Shaykh Al Fawzân répond à une parole du Dr. Rabî’ Al Madkhalî : Celui-ci est un ignorant composé !

Celui-ci est un ignorant composé, miskine ! Il ne sait pas !

Question posée au Dr. Rabî Ibn Hâdî Al Madkhalî, au mois de Safar en l’an 1426 :

« Allah dit dans un hadith divin : « Je suis auprès de mon serviteur comme il m’imagine, s’il se rapproche de moi d’un empan je m’approche de lui d’une coudée, s’il s’approche d’une coudée… s’il vient à moi en marchant j’irais à lui en courant ». Devons-nous affirmer à Allah l’attribut de la course ? »

Réponse du Dr. Rabî’ :

« Je conseille aux étudiants de ne pas rentrer dans ce genre de choses ! Lorsque le prieur prie, marche-t-il ou lui est-il interdit de marcher ? Ceci ne fait-il pas partie des plus grands rapprochements [d’Allah], et la position du serviteur la plus proche de son Seigneur, alors qu’il est prosterné ? Donc certains hadiths sont problématiques, éloignez vous en qu’Allah vous bénisse, tel que le hadith : « Mon serviteur ! J’étais malade et tu ne m’as pas visité, j’étais assoiffé et tu ne m’as pas abreuvé… », Cela peut-il qu’Allah boit ? Ce genre de choses est du domaine de l’équivoque, délaissez les et n’y rentrez pas maintenant. »

Audio : 

Il est à préciser que le public en face de lui est composé d’étudiants en science dans le hadith !

On interrogea donc le savant Shaykh Sâlih Al Fawzân à ce sujet :

Qu’Allah soit bienfaisant envers vous, ce questionneur dit :

« O notre Shaykh, quelqu’un dit au sujet du hadith divin : « Mon serviteur j’étais malade et tu ne m’as pas visité…», qu’il fait partie des choses équivoques, et qu’il est obligatoire de les délaisser. Quel est votre conseil ?

 

Réponse du Shaykh Sâlih Al Fawzân :

« Les délaisser ?! Je cherche protection auprès d’Allah ! Cela veut dire que nous devons délaisser les versets et les hadiths ambigus ?

Non ! Nous ne les délaissons pas, mais nous les expliquons plutôt à la lumière des autres hadiths et versets, nous les renvoyons à ce qui est clair (mouhkam)[1], nous les délaissons pas, mais les renvoyons au mouhkam avec quoi nous les expliquons afin d’en comprendre le sens. Mais celui-ci est un ignorant composé (jâhil mourakkab)[2], il ne sait pas !

Na’am ! Ce hadith s’explique par lui-même : « Comment pourrais-je te visiter alors que tu es le Maître des mondes ? » Allah dit : « Mon serviteur untel étais malade, et tu ne l’as pas visité, si tu l’avais visité tu m’aurais trouvé auprès de lui »

Ce hadith s’explique de par lui-même, cependant celui-ci ne sait pas, le pauvre (miskine) ! Et la calamité de nos jours ô mes frères, ces prétendants à la science (mouta’âlim)[3] qui ont cerné la science sans fondements ni bases, ils ont plutôt cerné la science de manière restreinte.

Et ceux-là sont un fléau pour l’Islam et les musulmans !

O mes frères, la science se prend qu’en empruntant le chemin de l’apprentissage auprès des savants, et de la connaissance des règles fondamentales à la déduction et à la connaissance des jugements ; les savants les ont rédigées de manière minutieuses…

 

Audio : 

 


[1] Le mouhkam est ce dont la preuve est claire et évidente et qui ne prête à aucune interprétation.

[2] Le Jâhil mourakkab, traduit ici pas ignorant composé, est l’ignorant qui pense savoir alors qu’il est ignorant, contrairement au jâhil basît qui lui connait son ignorance. Le jâhl mourakkab est un grand degré dans l’ignorance.

[3] Le mouta’âlim est un prétentieux au savoir, qui prétend la science sans l’avoir.

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Shaykh Al Fawzân répond à une parole du Dr. Rabî’ Al Madkhalî : Celui-ci est un ignorant composé ! Il ne sait pas le pauvre !