Huitième point : le polythéisme annule toutes les œuvres, dont le monothéisme est la condition d’acceptation / Ambiguïté de la prière, du jeûne et des différents actes d’adorations des polythéistes.


 

 

            Parmi les ambigüités de ceux qui excusent les polythéistes pour leur ignorance,  dès lors qu’on leur cite les preuves du Coran et de la Sounnah concernant la mécréance de celui qui donne des associés à Allah, ignorant ou non, ils polémiquent en disant :

« Oui mais eux, prient, jeûnent, font le pèlerinage, et pratiquent les rites de l’Islam… »

 

Nous leur disons donc :

Tout ceci ne leur est d’aucune utilité et ne vaut rien. Leur polythéisme a annulé tous ces actes qui ne sont valables qu’avec le Tawhid.

 

Allah a dit au sujet des polythéistes (sens) :

Nous avons considéré l´œuvre qu´ils ont accomplie et Nous l´avons réduite en poussière éparpillée.[1]

 

Et Il dit à notre Messager :

 

En effet, il t´a été révélé, ainsi qu´à ceux qui t´ont précédé : “Si tu donnes des associés à Allah, ton œuvre sera certes vaine ; et tu seras très certainement du nombre des perdants.[2]

 

Gloire à Allah ! Ceci s’adresse à Son Messager , et non aux polythéistes de base, argument de mécréance qu’utilisent les défenseurs des associateurs, et qui sera traitée plus loin.

 

Allah dit également au sujet des Prophètes et Messagers qu’il a cité dans les versets précédents :

 

Mais s´ils avaient donné à Allah des associés, alors tout ce qu´ils auraient fait eût certainement été vain.[3]

 

L’imam Ibn Jarîr At-tabarî –qu’Allah lui fasse miséricorde– dit dans son Tafsîr, au sujet de ce verset :

« Il dit (Allah): « Si ces Prophètes que nous avons nommés, avaient donné des associés à leur Seigneur –que Son Rappel soit élevé-, adorant d’autres [divinités] avec Lui, « tout ce qu´ils auraient fait eût certainement été vain », il dit : « la récompense des œuvres qu’ils accomplissaient aurait été annulée, car Allah n’accepte aucun acte avec le shirk. » (Fin de citation)[4]

 

Shaykh Mouhammad Ibn ‘Abd Al Wahhâb a dit :

« Sache que l’adoration ne s’appelle ainsi que s’il elle est accompagnée du Tawhid, tout comme la prière ne s’appelle ainsi qu’avec l’état de pureté. Donc si le polythéisme entre dans l’adoration, il la corrompt, tout comme les déjections pour la pureté, comme Allah a dit :

« Il n´appartient pas aux associateurs de peupler les mosquées d´Allah, vu qu´ils témoignent contre eux-mêmes de leur mécréance. Voilà ceux dont les œuvres sont vaines ; et dans le Feu ils demeureront éternellement. »[5]

Donc, sachant que, si le polythéisme se mélange à l’adoration, il la corrompt et l’annule, et que son auteur sera pour l’éternité en enfer, tu sais alors l’importance qu’il a y pour toi de connaître cela, il se peut alors qu’Allah te débarrasse de cette toile qu’est le polythéisme. » (Fin de citation)[6]

 

De plus, les polythéistes de Qouraysh accomplissaient des actes d’adoration :

 

Mouhammad Ibn ‘Abd Al Wahhâb a dit, dans l’introduction de son ouvrage « dissipation des ambigüités » :

« Et le dernier des Messagers est Mouhammad , et c’est celui qui a brisé les statues de ces hommes vertueux. Allah l’a envoyé à un peuple adorateur, qui faisait le pèlerinage, donnait l’aumône et évoquait fréquemment Allah. Cependant, ils prenaient certaines créatures comme intermédiaires entre eux et Allah…» (Fin de citation)

 

Il apparait donc que cet argument est vain, ne repose sur rien et contredit la clareté des textes coraniques. Le polythéiste peut accomplir autant d’actes d’adorations qu’il le souhaite, ils ne vaudront rien sans l’unification d’Allah ; de même qu’un homme peut accomplir autant d’unités de prière qu’il le souhaite sans être en état de pureté, elles ne lui seront d’aucune utilité.

Tout comme le chrétien ou le juif peut prier du matin au soir, jeûner tous les jours, et invoquer Allah toutes les nuits, toutes ces œuvres ne seront acceptées d’eux que lorsqu’ils auront témoigné sincèrement que « nul ne mérite d’être adoré en dehors d’Allah et que Mouhammad est Son Messager », en connaissant leur sens, en y croyant et en les mettant en pratique.

En outre, parmi les paroles les plus précises, détaillées et tranchantes, celle de notre Shaykh ‘Abd Al-Latîf Ibn ‘Abd Ar-Rahmân Ibn Hassan Ibn Mouhammad Ibn ‘Abd Al Wahhâb – qu’Allah leur fasse miséricorde-, qui rapporte les propos de son arrière-grand-père :

« [Shaykh Mouhammad Ibn ‘Abd Al Wahhâb] –qu’Allah lui fasse miséricorde– a dit :

« Ce genre d’idolâtres et leurs semblables qui adorent les saints et les pieux, nous jugeons qu’ils sont polythéistes, et nous considérons qu’ils sont mécréants après que la preuve leur soit établie. Par contre, pour le reste des péchés moindres que cela en rang et en nuisance : nous ne donnons pas le verdict de mécréance pour ces choses-là, et nous ne jugeons de la mécréance d’aucun parmi les gens de la Qiblah, qui s’est éloigné des adorateurs d’idoles et des tombes, pour un simple péché ou un grand crime qu’il aurait commis. Et concernant les extrémistes parmi les Jahmiyah, les Qadariyah, Râfidah et autres parmi ceux que les prédécesseurs ont jugés mécréants, nous ne sortons alors pas des paroles des Imams de la guidée et de la piété parmi les Salaf de cette communauté. De plus, nous nous désavouons auprès d’Allah de ce qu’ont adopté les Khawârij, ainsi que de leur parole concernant les auteurs des péchés parmi les musulmans. »

Et il dit –qu’Allah lui fasse miséricorde- :                             

« Et la simple prononciation de l’attestation [de Foi], sans la science de sa signification, ni l’agissement de ce qu’elle implique, ne fait pas de son auteur un musulman. En outre, ceci est un argument contre lui, contrairement à celui qui prétend que la Foi est une simple reconnaissance [par la langue], comme les Karrâmiyah, ou un simple Tasdîq, comme les Jahmiyah. »

Ainsi, Allah a certes démenti les hypocrites pour ce qu’ils présentaient et prétendaient comme attestation, et a enregistré leur mensonge, alors qu’ils sont venus avec des termes parmi les différents types de corroboration (ta’kîd), Le Très Haut a dit :

« Quand les hypocrites viennent à toi, ils disent : « Nous attestons que tu es assurément, le Messager d´Allah ; Allah sait que tu es vraiment Son messager ; et Allah atteste que les hypocrites sont assurément des menteurs. »[7]

Ils ont donc appuyé et confirmé leur prononciation de l’attestation avec les termes de corroboration et de renforcement « assurément (inna/lâm ta’kîd/joumlah ismiyah) », mais Allah les a démentis et a confirmé leur mensonge de la même manière qu’ils ont confirmé leur attestation, et Il en a rajouté à cette déclaration, en les qualifiant par une formule laide et répugnante. Et pour cela, tu sais donc que, pour l’appellation de la Foi, il est impératif qu’il y ait le Tasdîq et les actes. Et quiconque témoigne qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah et adore autre que Lui en parallèle, il n’a alors pas de témoignage, bien qu’il prie, donne la Zakat, jeûne, ou mette en avant certaines œuvres propres à l’Islam. Allah a dit à celui qui a cru en une partie du Livre et en a rejeté une autre :

« Croyez-vous donc en une partie du Livre, en rejetant le reste ? »[8],

Et Il dit :

«Ceux qui ne croient pas en Allah et en Ses messagers, et qui veulent faire distinction entre Allah et Ses messagers et qui disent : « Nous croyons en certains d´entre eux mais ne croyons pas en d´autres », et qui veulent prendre un chemin intermédiaire (entre la foi et la mécréance) »[9],

Et Il dit :

« Et quiconque invoque avec Allah une autre divinité, sans avoir la preuve évidente [de son existence], aura à en rendre compte à son Seigneur. En vérité, les mécréants, ne réussiront pas. »[10]

Ainsi, la mécréance est de deux types : Absolue (totale), et Restreinte (partielle). La mécréance absolue est celle qui consiste à mécroire en tout ce avec quoi est venu le Messager ; et la mécréance partielle, consiste à mécroire en une partie de ce avec quoi il est venu. Certains savants ont même jugé de la mécréance de celui qui renie l’héritage du grand-père ou de la sœur, et ce, même s’il prie et jeûne ; qu’en est-il alors, de celui qui invoque les pieux et leur voue l’essence même de l’adoration ? Et ceci est évoqué dans les résumés des livres des quatre écoles juridiques ; ils ont même excommunié pour certaines expressions prononcées régulièrement par certains ignorants, et ce, même si celui qui la prononce, prie et jeûne.

Et il dit –qu’Allah lui fasse miséricorde- (Sh. Mouhammad) :

« Et les compagnons jugèrent mécréants ceux qui ont refusé de donner la zakât, et les ont combattus malgré leur reconnaissance des deux attestations et leur accomplissement de la prière, du jeûne et du hajj. »

Et il dit –qu’Allah lui fasse miséricorde- :

« Et la communauté fut unanime sur la mécréance des Banou ‘Oubeid Al Qadrâh, malgré le fait qu’ils prononçaient les deux attestations, priaient et construisaient des mosquées au Caire en Égypte et ailleurs. »

Il évoqua également, qu’Ibn Al Jawzî écrivit un livre sur l’obligation de mener une expédition contre eux et de les combattre, qu’il a intitulé « Le secours de l’Égypte (An-nasr ‘alâ misr) ». Il dit (Sh. Mouhammad) :

« Et ceci est connu par quiconque possède un minimum de connaissance dans la science religieuse. Ainsi, appeler les adorateurs des tombes « musulmans », car ils prient, jeûnent et croient en la résurrection, n’est qu’un simple camouflage et une dissimulation envers les gens de la masse, afin de faire passer leur polythéisme, et que l’on affirme leur Islam et leur Foi, mais Allah, Son Messager et les croyants refusent cela. » » (Fin de citation)[11]

 

Nous refusons en effet de nommer ces polythéistes « musulmans », tout comme le refusent, Allah, Son Messager , et les Imams de la communauté.

Pour finir, parmi ce qu’il y a plus contradictoire, le fait que certains lisent et répètent que le premier annulatif de l’Islam est le polythéisme, mais que cet annulatif, comme tous les autres d’ailleurs –pour eux-, est conditionné par le fait que l’auteur sache que ce qu’il accomplit est du polythéisme. Voici donc notre question :

« Est-ce le polythéisme qui annule l’Islam, ou le fait de savoir que c’est du polythéisme et de vouloir le pratiquer ? »

Donc, suivant leur raisonnement, la seule chose qui annule l’Islam serait de vouloir l’annuler, puisque pour eux, celui qui ignore que son acte est un annulatif, ne mécroit qu’après l’avoir accompli en connaissance de cause… Et ceci est sans aucun doute une croyance qui dépasse l’égarement même des Jahmiyah anciens et Jahm Ibn Safwan[12] lui-même, pour quiconque a connaissance de la réalité de la Foi et de la mécréance chez les gens de la Sounnah, et de ce qu’elles sont chez les gens de l’innovation et de la mécréance.

 


[1] Sourate 25 / Verset 23

[2] Sourate 39 / Verset 65

[3] Sourate 6, verset 88

[4] Tafsîr At-Tabarî, Jâmi’ al bayân

[5] Sourate 9, verset 17

[6] Fatâwâ Najdiyah, volume 1, page 115

[7] Sourate 63, verset 1

[8] Sourate 2, verset 85

[9] Sourate 4, verset 150

[10] Sourate 23, verset 117

[11] ad-Dourar as-Saniyyah, 12/535-536

[12] Grand père spirituel des défenseurs des associateurs, qui a été le plus grand prôneur de la croyance des Jahmiyah, de qui elle a d’ailleurs pris son nom, même s’il n’en fut pas le fondateur.

(1504)

Huitième point : le polythéisme annule toutes les œuvres, dont le monothéisme est la condition d’acceptation / Ambiguïté de la prière, du jeûne et des différents actes d’adorations des polythéistes.