Septième point : la science est la première condition de « lâ ilâha illa Allah » / Contradiction de ceux qui jugent « musulman » l’associateur qui ignore son sens.


 

 

          Sache, frère en Islam, que l’attestation de Foi est la clé du paradis, mais que chaque clé possède des dents, sans lesquelles la porte ne peut s’ouvrir.

 

L’Imam Al Boukhârî –qu’Allah lui fasse miséricorde– a dit :

« Il fut dit à Wahb Ibn Manbah : « Lâ ilâha illa Allah » n’est-elle pas la clé du paradis ? Il répondit : « Bien sûr ! Mais il n’y ait pas de clé qui ne possède des dents. Donc, si tu te présentes avec une clé qui a des dents, alors la porte te sera ouverte, sinon, on ne t’ouvrira pas. »[1]

Ainsi, les gens de science ont tiré du Coran et de la Sounnah les conditions de cette attestation, qui sont au nombre de sept, et pour certains, au nombre de huit.

La première condition citée, est à l’unanimité « la science », sans laquelle aucune des six ou sept autres conditions ne peut être présente. En outre, parmi ces conditions, il y a la certitude, l’acceptation, la sincérité, l’amour, la soumission et la véracité. Cependant aucune de ces conditions ne peut être présente si la première, qui est « la science », est absente.

En effet, comment pouvons-nous accepter, aimer, être sincère, ou se soumettre à une parole dont on ignore le sens ? Voilà pourquoi, la plus grande condition de validité de cette parole bénie, est « la science », car c’est de celle-ci que découleront toutes les autres.

Allah a dit (sens) :

« Sache donc qu’en vérité, il n’y a de divinité (digne d’adoration) qu’Allah. »[2]

Allah atteste, et aussi les Anges et les doués de science, qu´il n´y a point de divinité à part Lui, le Mainteneur de la justice. Point de divinité à part Lui, le Puissant, le Sage ![3]

« A l’exception de ceux qui auront témoigné de la vérité alors qu’ils savent »[4]

Et il est rapporté dans l’authentique de L’Imam Al Boukhârî, d’après ‘Othmân Ibn ‘Affân –qu’Allah l’agrée-, que le Prophète  a dit : « Quiconque meurt en sachant qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah entre au Paradis. »

Nous avons vu également les propos des savants précédemment cités, qui affirment à plusieurs reprises l’unanimité sur ce point.

Ceci est donc une preuve évidente de la contradiction des adeptes de « l’excuse par l’ignorance », qui conditionnent la validité de l’attestation de Foi par la science, mais qui ensuite affirment l’Islam de celui qui l’annule, parce qu’il ignore son sens !

Comment peut-on conditionner un jugement par une clause, pour ensuite l’affirmer malgré son absence ?

Prenons l’exemple de la prière :

Il est connu que la purification est une condition de la prière, et que toute personne qui prie en état d’impureté, verra sa prière nulle. Dans le cas d’un nouveau converti qui ignorerait le statut des ablutions et accomplirait donc la prière sans se purifier ; jugerions de la validité de celle-ci parce qu’il est ignorant ? Non ! Et ce, même s’il est excusé auprès d’Allah et ne mérite pas le blâme, cette excuse ne valide pas sa prière pour autant, car sa condition de validité est absente.

Prenons un autre exemple, donné par un de nos frères, –qu’Allah le récompense- ; celui d’un professeur de français qui dit à ses élèves « debout !». Une partie des élèves se lève, alors que l’autre reste assise. Celui qui connait la signification du mot « debout », saura qu’il faut se lever et que ceux qui sont restés assis ne sont pas debout. Soit, parce qu’ils refusent d’obéir au professeur, soit parce qu’ils sont ignorants du mot « debout ». Ainsi, en aucun cas nous ne dirons qu’ils sont debout parce qu’ils ignorent qu’ils sont assis et ce que signifie le mot « debout ». Comment peut-on alors imaginer que ceux qui sont debout affirment que ceux qui sont restés assis, sont tout de même debout ? Si ce n’est qu’eux-mêmes ignorent ce que le mot « debout » signifie.

C’est exactement le cas du polythéiste qui ignore ce qu’est l’Islam et le sens de l’attestation de Foi, son ignorance ne change pas le fait qu’il soit polythéiste, et nous ne dirons pas qu’il est musulman parce qu’il l’ignore.

Et le plus étonnant, est que si l’on interroge les Jahmiyah contemporains concernant la validité de la prière de celui qui ignore qu’il faille faire les ablutions, ils s’empresseront de dire que sa prière n’est pas valable, car il lui manque une de ses conditions, mais arrivés à la plus grande adoration qu’il soit, qui est l’Islam, ils contredisent ce principe et suivent leurs passions.

Le comité permanent de la recherche scientifique et de la fatwa d’Arabie Saoudite, Fatwa n°10684 :

Question :

Quelle est la limite qui sépare la mécréance de l’Islam ? Est-ce que celui qui prononce les deux attestations, puis ensuite, commet des actes qui l’annulent, compte parmi les musulmans en dépit de sa prière et de sa vie ?

Réponse :

La louange est à Allah Seul, et que la prière et la paix soit sur Son messager, sa famille ainsi que ses compagnons, ceci dit :

La limite entre la mécréance et l’Islam est la prononciation des deux attestations avec véracité et sincérité, ainsi que l’agissement avec ce qu’elles impliquent. Celui en qui cela s’est concrétisé, est alors musulman, croyant. Quant à celui qui est hypocrite, qui n’est pas véridique, ni sincère, il n’est alors pas croyant. De même que celui qui les prononce et vient avec ce qui les annule, dont le polythéisme, comme celui qui demande secours aux morts dans la difficulté ou l’aisance, ou celui qui donne priorité au jugement des lois forgées sur les lois qu’Allah Le Très Haut a révélées, et celui qui se moque du Coran et de ce qui est confirmé de la Sounnah du Messager , celui-ci est alors mécréant, et ce, même s’il prononce les deux attestations, prie et jeûne.

Et la réussite provient d’Allah, et qu’Allah prie sur notre prophète Mouhammad, sa famille et ses compagnons. (Fin de la Fatwa)

 

Président du comité : ‘Abd Al ‘Azîz Ibn ‘Abdillah Ibn Bâz

Vice-président : ‘Abd Ar-Razzaq Al ‘Afîfî

Membre : ‘AbdAllah Ibn Ghoudayân

 

Shaykh Sâlih Al Fawzân –qu’Allah le préserve- a dit :

 « Parmi leurs ambiguïtés ils disent : « les premiers polythéistes ne disaient pas « lâ ilâha illa Allah », quant à ceux-là, qui adorent les saints et les pieux, ils disent « lâ ilâha illa Allah, Mouhammad Rassoul Allah », comment pouvez-vous considérer ceux qui ne prononcent pas cette parole comme ceux qui la prononcent ?

Nous disons : Gloire à Allah ! Ceux-là disent « lâ ilâha illa Allah Mouhammad Rassoul Allah » mais la contredisent, et cette parole n’est d’aucune utilité sans être exempte de ce qui s’y oppose. Ceux-là la prononcent mais ils l’annulent en commettant le polythéisme. Quelle est la signification de « lâ ilâha illa Allah » ? Il n’y a rien qui mérite d’être adoré en vérité, en dehors d’Allah ; et ceux-là prononcent cette parole mais ne la mettent pas en pratique. Ils adorent les tombes, les saints et les pieux et disent « lâ ilâha illa Allah ».

Les premiers polythéistes étaient plus savants de « lâ ilâha illa Allah » que ceux-là, car lorsque le Messager d’Allah  leur dit : « dites lâ ilâha illa Allah » ils dirent :

« Réduira-t-il les divinités à une Seule ? »[5]

Ils connaissaient la signification de cette attestation, et savaient que celui qui la prononce doit impérativement délaisser l’adoration d’autre qu’Allah, et ceux-là, à cause de leur ignorance, ont réuni deux contradictions, entre la parole « lâ ilâha illa Allah » et l’adoration d’autre qu’Allah. Ils n’ont pas compris de « lâ ilâha illa Allah » ce qu’ont compris les polythéistes de l’époque…[6] 

(Fin de citation)

          Il apparaît clairement, d’après les preuves citées, ainsi que les paroles des savants de la communauté, que la prononciation de l’attestation de Foi, sans la présence de ses conditions, dont la première est la science, n’est d’aucune utilité, et n’est en aucun cas un empêchement à l’excommunication de l’individu qui se caractérise par le polythéisme majeur. De plus, celui qui prononce cette attestation sans connaître son sens, n’aura alors pas témoigné, car il est impératif de comprendre ce que l’on prononce pour que celui soit considéré comme tel.

          Avant de conclure sur ce point, voici des propos de l‘imam ‘Abd Allah Ibn ‘Abd Ar-Rahmân Aba Boutayn – qu’Allah lui fasse miséricorde – mettant en évidence cette contradiction et la nullité de cet ambiguïté :

« Et le plus évident de ce que nous avons cité, est l’égarement de quiconque ne fait le Takfîr que de celui qui commet de la mécréance par entêtement, et que ceci s’oppose au Coran, à la Sounnah et à l’unanimité de la communauté. Et comment pourrait-on dire cela au sujet de celui qui doute de l’existence du Seigneur –Glorifié et Élevé Soit-Il-, ou de Son Unicité, ou qui doute au sujet de la prophétie de Mouhammad , ou au sujet de la résurrection après la mort. Donc s’il renvoie son fondement [également] à cela, alors c’est un mécréant sans aucun doute, comme l’a attesté Mouwaffiq Ad-Dîn dans son propos précédent, et s’il n’applique pas son fondement dans cela, et qu’il n’excuse pas par le doute dans ces choses, alors qu’il excuse pour son ignorance, l’auteur de polythéisme majeur qui annule l’attestation « Lâ ilâha illa Allah », qui est la base de la religion de l’islam, alors ceci est une contradiction apparente. (Fin de citation)[7]

Et il dit aussi :

« Quant à celui qui affirme qu’il n’est permis de juger mécréant quiconque prononce les deux attestations, il devra forcément se contredire pour celui qui renie la résurrection ou en doute, même s’il prononce les deux attestations, ou s’il renie la prophétie d’un Prophète qu’Allah nomma « prophète » dans Son Livre, ou celui qui dit qu’il est permis de faire l’adultère ou autre. Je ne pense pas qu’il se retiendra de juger mécréant ce genre-là, sauf s’il est entêté et orgueilleux. S’il s’entête et s’enorgueillit, et qu’il ose dire « Cela ne lui fait aucun mal, il ne peut devenir mécréant tant qu’il prononce les deux attestations » alors il n’y a aucun doute sur sa mécréance, ni sur la mécréance de celui qui doute de sa mécréance. Car lorsqu’il dit cela ; il dément Allah et Son Messager , ainsi que l’unanimité des musulmans. Et les preuves de cela sont évidentes dans le Coran, la Sounnah et l’unanimité. » (Fin de citation)[8]

          Et pour conclure, voilà encore un des nombreux arguments qui viennent dévoiler la réelle croyance de la plupart de ceux qui défendent les polythéistes pour leur prétendue ignorance. En effet, ils ne s’abstiendront pas, en tout cas en apparence, sur la mécréance de celui qui ne croit pas en la prophétie du Prophète ou à la résurrection, comme cela a été précédemment cité par l’Imam Aba Boutayn, mais ils s’abstiendront sur l’auteur du pire des annulatifs, qui est le polythéisme. Pourquoi se dévoilent-ils avec cet argument ? Parce qu’ils seront obligés de répondre que la différence entre les deux est que le premier ne croit pas avec son cœur, et ne possède pas de Tasdîq, alors que le deuxième commet un acte qui est du polythéisme mais est toujours « mousaddiq »[9], ce qui les renvoie à leur base qui est que la Foi est le simple Tasdîqdu cœur, et voilà les descendants de Jahm Ibn Safwân.

 


[1] L’authentique d’Al Boukhârî, chapitre des rites funéraires

[2] Sourate 47 /Verset 19

[3] Sourate 3 / Verset 18

[4] Sourate 43 verset 86

[5] Sourate 38 / Verset 5

[6] Commentaire des annulatifs de l’Islam de shaykh Sâlih Al Fawzan page 52

[7] ad-Dourar Saniyah volume 10 page 359

[8] ad-Dourar As-Saniyyah volume 10, page 249

[9] Cela signifie qu’il possède toujours la parole du cœur, la croyance du cœur, le Tasdîq

(1722)

Septième point : la science est la première condition de « lâ ilâha illa Allah » / Contradiction de ceux qui jugent « musulman » l’associateur qui ignore son sens