La divergence concernant l’excuse par l’ignorance – Shaykh ‘Abd Al ‘Azîz Ar-Râjihî

Où se situe la divergence concernant l’excuse par l’ignorance dans le polythéisme majeur : 

« Et dans tous les cas, celui qui dit qu’il est excusé, dit que dans ce bas-monde, nous agissons avec lui comme avec les polythéistes, dans le sens où nous ne le lavons pas, ne prions pas sur lui, nous ne l’enterrons pas avec les musulmans dans leurs cimetières, nous ne donnons pas l’aumône, ni n’accomplissons le pèlerinage en sa faveur, nous n’invoquons le pardon ni la miséricorde pour lui… »

  Détails concernant la divergence au sujet de la question de l’excuse par l’ignorance dans le polythéisme majeur :

Retranscription : 

Et ceci est la dernière question : « Celui qui fait le tawaf autour des tombes, ou accomplit quelque-chose faisant partie des moyens polythéistes, et ce par ignorance, c’est-à-dire : s’il est ignorant que ce qu’il fait est du shirk. Celui-ci est-il excusé ? J’espère une explication [de votre part]. »

La réponse : « Il existe deux paroles des savants à ce sujet, [concernant ce qui se produit] après l’envoi du Messager –salla Allah ‘alayhi wa sallam-. En ce qui concerne les gens de la rupture, avant l’envoi du Messager –salla Allah ‘alayhi wa sallam-, il y a les paroles des gens de science à leur sujet, [disant] qu’ils seront éprouvés [le jour dernier]. Mais après l’envoi du Prophète –salla Allah ‘alayhi wa sallam- et la révélation du Coran, alors Allah a dit : « Et nous n’avons jamais châtié un peuple avant de lui envoyer un messager »[1]. Ainsi, Allah a envoyé le Messager et descendu le Coran. Ainsi, l’associateur qui a été trompé, est-il excusé s’il fait le tawaf autour des tombes, les invoquent en dehors d’Allah et immolent pour elles, alors que les savant du shirk l’ont trompé, qu’ils lui ont caché la vérité, qu’il ne la voyait pas ni ne la connaissait à cause de la tromperie des savants du mal qui lui ont enjolivé le shirk ?

Certains savants ont dit qu’il est excusé dans cette situation, mais que l’on agit avec lui dans ce bas-monde comme avec les polythéistes : il n’est pas lavé, on ne prie pas sur lui, on ne l’enterre pas avec les musulmans dans leurs cimetières, et dans l’au-delà son sort revient à Allah, et son jugement est celui des « gens de la rupture »[2]. Ceci est l’avis pour lequel a opté Shaykh Mouhammad Ibn ‘Abd Al Wahhâb –qu’Allah lui fasse miséricorde-, lorsqu’il dit : « Nous ne jugeons personne mécréant (au-delà) tant que la preuve n’a pas été établie ». Et d’autres parmi les gens de science ont dit que personne n’est excusé après l’envoi du Message –salla Allah ‘alayhi wa sallam-, car Allah a dit : « Et nous n’avons jamais châtié un peuple avant de lui envoyer un messager »[3], et Il a envoyé le Messager et descendu le Coran qui est récité ; et les textes sont clairs dans la mise en évidence et la mise en garde contre le shirk ; ils ne sont donc pas excusés. Ce sont donc les deux paroles des gens de science, qu’ont évoquées Shaykh Al islam Ibn Taymiyah et d’autres. Et dans tous les cas, celui qui dit qu’il est excusé, dit que dans ce bas-monde, nous agissons avec lui comme avec les polythéistes, dans le sens où nous ne le lavons pas, ne prions pas sur lui, nous ne l’enterrons pas avec les musulmans dans leurs cimetières, nous ne donnons pas l’aumône, ni n’accomplissons le pèlerinage en sa faveur, nous n’invoquons le pardon ni la miséricorde pour lui… Quant à l’au-delà, alors son sort revient à Allah. Qu’Allah facilite à tous son obéissance, et accorde à tous les bonnes actions, ainsi que la science bénéfique, et que Sa Prière et Son Salut soient sur Mouhammad ainsi que sur sa famille et ses compagnons.

(3480)