Shaykh ‘Abd Allah Abou ‘Abd Ar-Rahmân Aba Boutayn -qu’Allah lui fasse miséricorde- a dit :

        “Nous disons au sujet du Takfîr de l’individu précis : le sens apparent des versets, des Hadiths et des paroles de l’ensemble des savants, prouvent la mécréance de celui qui donne un associé à Allah, en adorant un autre avec Lui, et les preuves ne différencient pas entre un individu précis ou un autre. Allah a dit :      « Certes, Allah ne pardonne pas qu’on Lui donne un associé, et Il pardonne ce qui est moindre que cela à qui Il veut »[1], et Allah a dit : « Tuez les idolâtres, où que vous les trouviez »[2]. Et ceci est global, au sujet de tout individu parmi les idolâtres.[3]

        Et l’ensemble des savants, dans les livres de jurisprudence, évoquent le jugement de l’apostat, et la première forme de mécréance et d’apostasie qu’ils mentionnent est le l’association (Shirk). Ils disent donc : « Quiconque donne un associé à Allah, a mécru » – Et ils ne firent pas d’exception pour l’ignorant. Ils dirent aussi : « Quiconque attribue une épouse, ou un fils à Allah, a mécru » – Et ils ne firent pas d’exception pour l’ignorant. – « Et quiconque prétend qu’Allah a une compagne ou un enfant, a mécru » – Et ils ne firent pas exception pour l’ignorant – « Et quiconque diffame Aïcha, a mécru – Et quiconque se moque d’Allah, de Ses Messagers, ou de Ses Livres, a mécru à l’unanimité. », car Allah a dit : « Et si tu leur demandais, ils diraient certainement : « Nous ne faisions que bavarder et jouer ! » – Dis : « Est-ce d’Allah, de Ses verset et de Son Messager que vous vous moquiez ? Ne vous excusez pas, vous avez certes mécru après avoir eu la Foi »[4]

        Et ils mentionnent de nombreuses formes au sujet desquelles il y a unanimité concernant la mécréance de leur auteur, et ils ne font aucune distinction entre un individu précis ou un autre. Puis ils disent : « Quiconque apostasie de l’Islam est exécuté après la demande de repentir », ils ont donc jugé de son apostasie avant la demande de repentir ; la demande de repentir se fait donc après le jugement d’apostasie, et elle ne se fait que sur un individu précis. Et ils évoquent dans ce chapitre, le jugement de celui qui renie l’obligation d’une seule des cinq adorations (piliers), ou rend licite une chose interdite, comme l’alcool, le porc et autre semblable, ou qui doute à leur sujet, il mécroit donc, si ses semblables n’ignore pas [ce genre de chose][5] ; et ils ne dirent pas cela au sujet du shirk ou ce qui y ressemble de ce que nous avons cité, mais ils ont affirmé sa mécréance et ne l’on pas restreinte par l’ignorance, et ils n’ont pas fait de distinction entre l’individu précis et autre.

        Et comme nous l’avons cité, la demande de repentir (istitâbah) ne se fait que sur un individu précis ; de même, est-il permis à un musulman de douter de la mécréance de celui qui dit : « Allah a une compagne ou un enfant », ou que « Djibril s’est trompé concernant le message »[6], ou qui renie la résurrection après la mort, ou renie un des Prophètes ; le musulman fera-t-il la différence entre l’individu précis et autre dans ce genre de chose ? Le prophète a certes dit : « Quiconque change sa religion, tuez-le ! », et ceci englobe l’individu précis et autre. Et le pire changement de religion est d’associer à Allah en adorant un autre que Lui, conformément à Sa Parole : « Certes, Allah ne pardonne pas qu’on Lui donne un associé »[7], ainsi que la parole du Prophète –‘alayhi salat wa salam-, lorsqu’il fut interrogé : « Quel est le plus grand péché ? [C’est-à-dire auprès d’Allah], il dit : « Que tu érige un égale à Allah alors que c’est Lui qui t’a créé »[8] 

        Quant à la parole du Shaykh (Ibn Taymiyah) dans le passage d’un de ses propos, lorsqu’il évoqua le shirk, il dit : « Cependant, à cause de la domination de l’ignorance chez beaucoup de contemporains, il n’est pas possible de les juger mécréants jusqu’à ce qu’on leur explique ce avec quoi est venu le Messager –salla Allah ‘alayhi wa sallam- ». Il semble qu’il vise [par ce propos] l’individu précis, compte tenu de son affirmation catégorique, en d’autres endroits, de la mécréance de celui qui commet du shirk, et il ne s’abstenait pas au sujet de son Takfîr jusqu’à ce que l’enseignement du Messager –salla Allah ‘alayhi wa sallam- lui soit exposé, conformément à sa parole concernant le sujet de la prise d’intercesseurs[9] : « Quiconque prend les anges et les prophètes comme intermédiaires, les invoquant, plaçant en eux sa confiance, leur demandant de lui apporter ce qui lui est utile et de repousser la nuisance, comme le fait de leur demande le pardon des péchés, ainsi que la guidée des cœurs, le soulagement de la détresse, et d’empêchement la pauvreté, celui-ci est alors mécréant à l’unanimité des musulmans », jusqu’à ce qu’il dise : « Celui qui affirme des intermédiaires entre Allah et sa création, comme les intermédiaires qui sont entre les rois et leurs sujets, de sorte que ce soit eux qui fassent parvenir à Allah les besoins de ses créatures, c’est-à-dire que les créatures leur font leurs demandes et eux demanderaient à Allah, tout comme les intermédiaires auprès des rois, qui font des demandes aux rois concernant les besoins des gens, de par leur proximité avec eux, ainsi les gens leur présentent leurs demandent, afin de ne pas interroger directement le roi, en signe de bon comportement envers lui, ou parce que présenter leur demande aux intermédiaires est plus profitable pour eux, que de les présenter au roi. Ainsi, celui qui a affirmé des intermédiaires de ce type, est alors mécréant polythéiste, il est obligatoire de lui demander de se repentir, ensuite, soit il se repent, soit on l’exécute. »[10]

 

Observe donc sa parole : « Il est mécréant à l’unanimité des musulmans » – Il fut catégorique concernant la mécréance de celui qui est dans cet état, et qu’il s’agit du consensus des musulmans, et il ne dit pas à ce sujet qu’il n’est pas possible de juger mécréant celui qui commet cela jusqu’à ce qu’on lui explique ce avec quoi est venu le Messager. Ainsi que sa parole : « Celui qui a affirmé des intermédiaires [entre Allah et ses créatures] sous cet aspect, est mécréant polythéiste, il est obligatoire de lui demander de se repentir… ». Il a donc été catégorique sur sa mécréance avant la demande de repentir… 

        Nous disons donc que toute personne accomplissant cela aujourd’hui dans ces monuments, est alors un idolâtre mécréant sans aucun doute ! Et ceci est prouvé par le Coran, la Sounnah et le consensus. Et nous savons que ceux qui accomplissent cela parmi ceux qui s’affilient à l’islam, ne sont tombés dedans qu’à cause de l’ignorance. Et s’ils avaient su que cela éloignait d’Allah d’un éloignement lointain, et que cela fait partie du polythéisme qu’Allah a interdit, ils ne l’auraient pas accompli ! Cependant l’ensemble des savants les ont jugés mécréants et ils ne les ont pas excusés pour leur ignorance, comme le disent certains égarés : « Ceux-là sont excusés car ils sont ignorants. » Et ceci est une parole sur Allah sans science, contredisant les paroles d’Allah Le Très Haut comme : « Il en a guidé une partie, tandis qu´une autre partie a mérité l´égarement parce qu´ils ont pris, au lieu d´Allah, les diables pour alliés, et ils pensent qu´ils sont bien-guidés! »[11] , et également : « Dis : Voulez-vous que Nous vous apprenions lesquels sont les plus grands perdants, en œuvres ? Ceux dont l´effort, dans la vie présente, s´est égaré, alors qu´ils s´imaginent faire le bien. »[12] 

De même, pour les Khawaridjs, ils furent sévèrement condamnés, bien qu’ils ne commirent ce qu’ils commirent que par ignorance, il ne furent pourtant pas excusés par cela. Et [ce propos] concerne celui qui reconnaît que ce qu’ils font est du shirk ! Mais beaucoup de gens affirment ce que ces égarés disent auprès des monuments : « Ceci n’est pas du shirk ! » Ils disent même que ceci est permis ou recommandé ! – Comme le prétendent certains imams égarés. 

        Quant à la parole du Shaykh (Ibn Taymiyah) : « Cependant, à cause de la domination de l’ignorance de beaucoup de contemporains, il n’est pas possible leur attribuer le statut de mécréant… », il ne dit donc pas qu’ils sont excusés, mais ceci est une abstention de sa part dans l’affirmation de la mécréance sur eux avant l’éclaircissement. Il faut donc réunir ses paroles et dire : ce qu’il vise est que si nous entendons d’une personne une parole de mécréance, ou que nous la trouvions dans les propos poétiques ou répandues de certaines personnes, alors nous ne nous précipitons pas sur le Takfîr de celui de qui nous voyons ou entendons cela, jusqu’à lui exposer l’argument religieux, et ceci malgré notre affirmation que ces extrémistes qui invoquent les morts, les anges ou autre, qui espèrent en eux dans la réponse à leurs besoins, sont des polythéistes mécréants.[13]



[1] (Sourate 4 – verset 48) 

[2] (Sourate 9 – verset 5) 

[3] Ad-Dourar as-Saniyah, 10/401

[4] Sourate 9 – verset 64, 65)

[5] Ici le Shaykh Fait référence à ce qui est nécessairement connu en matière de religion, selon l’endroit où l’on se trouve. Prenons l’exemple de l’Arabie Saoudite, personne ne peut prétendre ne pas connaître le statut obligatoire de la prière. Ainsi, quiconque renie son obligation sera jugé mécréant sans détails, mis à part le contraint ou celui qui n’a pas sa raison ; quant aux endroits éloignés, dans lesquels le prêche n’est pas répandu, ou concernant le nouveau converti, alors son reniement de cela peut être excusé par son ignorance et il ne sera jugé mécréant qu’après que la preuve lui soit transmis. Et ceci est le détail qu’on fait les gens de la sounnah parmi les savants, concernant ce sujet.

[6] Comme le disent les chiites rafidite qui prétendent que Djibril a transmis la révélation à Mouhammad –‘alayhi salat wa salam- par erreur au lieu de la transmettre à ‘Ali qu’Allah l’agrée.

[7] Sourate 4 – verset 48

[8] Rapporté par Al Boukhârî dans le chapitre du tafsir du Coran, par Mouslim dans le châpitre de la Foi, ainsi que par l’Imam Ahmad, Tirmîdhî, Nasâ’î et Abou Dawoud

[9] Les intercesseurs qu’invoquent les polythéistes pour se rapprocher d’Allah comme le prétendent ces impuretés.

[10] Ce propos a été traduit complétement, exactement comme l’a dit Shaykh Al islam, la traduction ici

[11] Sourate 7, verset 30

[12] Sourate 18, versets 103 et 104

[13] Ad-Dourar as-Saniyah, 10/401-406


Arabe : 

 

وقال أيضا الشيخ عبد الله بن عبد الرحمن أبا بطين، نقول في تكفير المعين: ظاهر الآيات، والأحاديث، وكلام جمهور العلماء تدل على كفر من أشرك بالله فعبد معه غيره، ولم تفرق الأدلة بين المعين وغيره، قال تعالى: {إِنَّ اللَّهَ لا يَغْفِرُ أَنْ يُشْرَكَ بِهِ} 1، وقال تعالى: {فَاقْتُلُوا الْمُشْرِكِينَ حَيْثُ وَجَدْتُمُوهُمْ} 2، وهذا عام في كل واحد من المشركين.
وجميع العلماء في كتب الفقه، يذكرون حكم المرتد، وأول ما يذكرون من أنواع الكفر والردة: الشرك، فقالوا: إن من أشرك بالله كفر، ولم يستثنوا الجاهل، ومن زعم لله صاحبة أو ولدا كفر، ولم يستثنوا الجاهل، ومن قذف عائشة كفر، ومن استهزأ بالله أو رسله أو كتبه، كفر إجماعا، لقوله تعالى: {لا تَعْتَذِرُوا قَدْ كَفَرْتُمْ بَعْدَ إِيمَانِكُمْ} 3؛ ويذكرون أنواعا كثيرة مجمعا على كفر صاحبها، ولم يفرقوا بين المعين وغيره.
ثم يقولون: فمن ارتد عن الإسلام قتل بعد الاستتابة، فحكموا بردته قبل الحكم باستتابته، فالاستتابة بعد الحكم بالردة، والاستتابة إنما تكون لمعين; ويذكرون في هذا الباب، حكم من جحد وجوب واحدة من العبادات الخمس، أو استحل شيئا من المحرمات، كالخمر والخنْزير ونحو ذلك، أو شك فيه يكفر، إذا كان مثله لا يجهله.
ولم يقولوا ذلك في الشرك ونحوه مما ذكرنا بعضه، بل أطلقوا كفره ولم يقيدوه بالجهل، ولا فرقوا بين المعين وغيره، وكما ذكرنا أن الاستتابة إنما تكون لمعين؛ وهل يجوز لمسلم أن يشك في كفر من قال: إن لله صاحبة أو ولدا، أو أن جبرائيل غلط في الرسالة، أو ينكر البعث بعد الموت، أو ينكر أحدا من الأنبياء، وهل يفرق مسلم بين المعين وغيره في ذلك ونحوه، وقد قال صلى الله عليه وسلم: » من بدل دينة فاقتلوه  » 1، وهذا يعم المعين وغيره.
وأعظم أنواع تبديل الدين: الشرك بالله بعبادة غيره، لقوله تعالى: {إِنَّ اللَّهَ لا يَغْفِرُ أَنْ يُشْرَكَ بِهِ} 2، ولقوله صلى الله عليه وسلم لما سئل: أي الذنب أعظم؟ أي: عند الله، قال: (أن تجعل لله ندا وهو خلقك) 3.
وأما قول الشيخ في موضع من كلامه، لما ذكر الشرك، قال: ولكن لغلبة الجهل في كثير من المتأخرين، لم يمكن تكفيرهم حتى يبين لهم ما جاء به الرسول صلى الله عليه وسلم، فالظاهر أن مراده المعين، لجزمه في غير موضع بكفر من فعل الشرك، ولم يتوقف في تكفيره حتى يبين له ما جاء به الرسول صلى الله عليه وسلم،
لقوله في مسألة الوسائط: فمن جعل الملائكة أو الأنبياء وسائط، يدعوهم ويتوكل عليهم، ويسألهم جلب المنافع ودفع المضار، مثل أن يسألهم غفران الذنوب، وهداية القلوب، وتفريج الكربات، وسد الفاقات، فهو كافر بإجماع المسلمين، إلى أن قال: فمن أثبت وسائط بين الله وبين خلقه، كالوسائط الذين يكونون بين الملك ورعيته، بحيث يكونون هم يرفعون إلى الله حوائج خلقه، بمعنى: أن الخلق يسألونهم، وهم يسألون الله، كما أن الوسائط عند الملوك يسألون الملوك حوائج الناس، لقربهم منهم، والناس يسألونهم أدبا منهم، أن يباشروا سؤال الملك، أو لأن طلبهم من الوسائط أنفع من طلبهم من الملك، لكونهم أقرب إلى الملك من الطالب، فمن أثبتهم وسائط على هذا الوجه فهو كافر مشرك، يجب أن يستتاب فإن تاب وإلا قتل.
فانظر قوله: فهو كافر بإجماع المسلمين، فجزم بكفر من هذه حاله، وأنه إجماع المسلمين، ولم يقل في هذا الموضع لم يمكن تكفير من فعل ذلك حتى يبين له ما جاء به الرسول، وقوله: فمن أثبتهم وسائط على هذا الوجه فهو كافر مشرك، يجب أن يستتاب، فجزم بكفره قبل الاستتابة…


فنقول: كل من فعل اليوم ذلك عند هذه المشاهد، فهو مشرك كافر بلا شك، بدلالة الكتاب والسنة والإجماع؛ ونحن نعلم أن من فعل ذلك ممن ينتسب إلى الإسلام، أنه لم يوقعهم في ذلك إلا الجهل، فلو علموا أن ذلك يبعد عن الله غاية الإبعاد، وأنه من الشرك الذي حرمه الله، لم يقدموا عليه، فكفرهم جميع العلماء، ولم يعذروهم بالجهل، كما يقول بعض الضالين: إن هؤلاء معذورون لأنهم جهال.
وهذا قول على الله بغير علم، معارض بمثل قوله تعالى: {فَرِيقاً هَدَى وَفَرِيقاً حَقَّ عَلَيْهِمُ الضَّلالَةُ إِنَّهُمُ اتَّخَذُوا الشَّيَاطِينَ أَوْلِيَاءَ مِنْ دُونِ اللَّهِ} 1 الآية، {قُلْ هَلْ نُنَبِّئُكُمْ بِالْأَخْسَرِينَ أَعْمَالاً} 2 الآيتين.
وكذلك الخوارج، ورد فيهم الذم العظيم، مع أنهم ما ارتكبوا ما ارتكبوا إلا عن جهل، ولم يعذروا بذلك؛ وهذا جواب لمن يعترف بأن ما يفعلون شرك.
وأما كثير من الناس، فيقولون: ما يقوله هؤلاء الضالون عند المشاهد، ليس بشرك، بل يقول إنه جائز، أو إنه مستحب، كما يزعمه بعض أئمة الضالين. وأما قول الشيخ: ولكن لغلبة الجهل في كثير من المتأخرين، لم يمكن تكفيرهم… إلخ، فهو لم يقل إنهم معذورون، ولكن هذا توقف منه في إطلاق الكفر عليهم قبل التبيين؛ فيجمع بين كلامه بأن يقال: إن مراده أننا إذا سمعنا من إنسان كلام كفر، أو وجدناه في كلام بعض الناس المنظوم، أو المنثور، أننا لا نبادر في تكفير من رأينا منه ذلك؛ أو سمعناه حتى نبين له الحجة الشرعية، وهذا مع قولنا: إن هؤلاء الغلاة الداعين للمقبورين، أو الملائكة، أو غيرهم، الراغبين إليهم في قضاء حوائجهم، مشركون كفار. 


 

 

1 سورة النساء آية: 48.
2 سورة التوبة آية: 5.
3 سورة التوبة آية: 66.

 

الدرر السنية في الأجوبة النجدية

جزء 10 صفحة 406-401

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Ce que nous disons au sujet du Takfîr de l’individu précis et des paroles d’Ibn Taymiyah – ٍShaykh ‘Abd Allah Aba Boutayn