Évocation de la méthodologie des salaf dans la croyance, par Ibn Al Qayyim :

Shaykh Hassan Ibn Houssein Ibn Shaykh Mouhammad –qu’Allah leur fasse miséricorde- :

Ibn Al Qayyim –qu’Allah lui fasse miséricorde- a dit :

« Et nous, nous rapportons leur consensus (des compagnons et leurs suiveurs), comme l’a rapporté Harb, le compagnon de l’Imam Ahmad, avec ses propres paroles[1]. Il dit dans ses Masâ’il connues : « Ceci est la voie des gens de science, des gens du athar[2], des gens de la sounnah qui s’y accrochent, au sujet de laquelle ils sont pris pour guides, depuis les compagnons du Messager d’Allah صلى الله عليه وسلم jusqu’à nos jours, et j’ai rencontré qui j’ai rencontré parmi les savants du Hijâz[3] et du Shâm, et d’autres étaient sur cela. Ainsi, celui qui contredit quoique ce soit de ces méthodologies, les insulte ou dénigre leur auteur, est alors déviant innovateur, sorti du groupe (jamâ’ah), ayant disparu de la voie des gens de la sounnah et du chemin de la vérité.

Il dit : « Et ceci est la voie d’Ahmad, Ishâq Ibn Ibrâhîm, ‘Abd Allah Ibn Makhlad, ‘Abd Allah Ibn Zoubeir Al Hamîdî, Sa’îd Ibn Mansour et d’autres parmi ceux avec qui nous nous sommes assis et de qui nous avons pris (la science), dont les paroles étaient donc : « Certes, la Foi est paroles, actes, intention et cramponnement au Livre et à la Sounnah. Et la Foi augmente et diminue, et on fait « al istithnâ[4]» au sujet de la Foi sans que cela n’exprime un doute, mais ceci est une ancienne tradition chez les savants, et lorsque l’homme est interrogé : « Es-tu croyant ? », il dit donc : « je suis croyant si Allah le Veut –ou– j’espère être croyant », et il dit « j’ai cru en Allah, Ses Anges, Ses Livres et Ses Messagers ». Et celui qui prétend que la Foi est composé de paroles sans actes est un mourji’ ; celui qui prétend que la Foi est la parole et que les actes sont les lois, est alors un mourji’ ; celui qui prétend que la Foi augmente sans diminuer, il a certes prononcé la parole des mourji’a ; celui qui ne voit pas « al istithnâ » au sujet de la Foi, est un mourji’ ; celui qui prétend que sa Foi est la même que celle de Jibrîl et des Anges, est alors un mourji’ ; et celui qui prétend que la connaissance se produit dans le cœur, et ce même s’il ne la prononce pas, est alors un mourji’.»»

 

(Source : ad-Dourar as-Saniyah, 10/345-346)

 



[1] C’est-à-dire, comme il l’a prononcé lui-même.

[2] Ce sont les gens du récit, qui s’accrochent aux traces et aux récits du Prophète ainsi qu’à la voie de ses compagnons.

[3] Région se trouvant entre la Mecque et Médine

[4] Aucune tradition littérale. « A Istithnâ » consiste à répondre à la question « es-tu croyant », par « oui inchaAllah ou – j’espère être croyant ». Cela ne signifie pas avoir un doute au sujet de sa Foi, mais cette expression se dit par crainte de la mauvaise fin ou pour affirmer que tout se fait par la volonté d’Allah… Shaykh Al Islam a regroupé les différentes paroles des savants et les raisons de cette expression dans son recueil de fatâwâ. Cependant, à certains moment Al Istithnâ est interdit, comme lorsqu’on est interrogé concernant tout ce qui touche au tasdîq. Si on est interrogé concernant la croyance aux anges, par exemple, il n’est alors pas permis d’utiliser ces expressions, mais il est obligatoire d’affirmer cette croyance sans istithnâ. Al istithnâ vient pour éviter de s’affirmer la perfection de la Foi ; un article sera fait, inchaAllah, au sujet de la différence entre « moutlaq al imân » et « Al imân al moutlaq ».


Arabe :

 

(ذكر مذهب السلف في العقائد الذي حكاه ابن القيم)

قال الشيخ: حسن بن الشيخ حسين، بن الشيخ محمد رحمهم الله تعالى: قال ابن القيم رحمه الله تعالى :

ونحن نحكي إجماعهم كما حكاه حرب صاحب الإمام أحمد بلفظه، قال في مسائله المشهورة: هذا مذهب أهل العلم، وأصحاب الأثر، وأهل السنة المتمسكين بها، المقتدى بهم فيها، من لدن أصحاب رسول الله صلى الله عليه وسلم إلى يومنا هذا، وأدركت من أدركت من علماء الحجاز، والشام، وغيرهم عليها، فمن خالف شيئا من هذه المذاهب، أو طعن فيها، أو عاب قائلها، فهو مخالف مبتدع، خارج عن الجماعة، زائل عن مذهب أهل السنة وسبيل الحق.
قال: وهو مذهب أحمد، وإسحاق بن إبراهيم، وعبد الله بن مخلد، وعبد الله بن الزبير الحميدي، وسعيد بن منصور، وغيرهم ممن جالسنا، وأخذنا عنهم العلم، فكان من قولهم: إن الإيمان قول وعمل ونية وتمسك بالكتاب والسنة. والإيمان يزيد وينقص، ويستثنى في الإيمان غير أن لا يكون شكا، إنما هي سنة ماضية عند العلماء، وإذا سئل الرجل: أمؤمن أنت؟ فإنه يقول: أنا مؤمن إن شاء الله، أو مؤمن أرجو ويقول: آمنت بالله وملائكته وكتبه ورسله.
ومن زعم أن الإيمان قول بلا عمل فهو مرجئ، ومن زعم: أن الإيمان هو القول، والأعمال شرائع، فهو مرجئ. ومن زعم أن الإيمان يزيد ولا ينقص، فقد قال بقول المرجئة. ومن لم ير الاستثناء في الإيمان فهو مرجئ. ومن زعم أن إيمانه كإيمان جبريل والملائكة فهو مرجئ. ومن زعم أن المعرفة تقع في القلب وإن لم يتكلم بها فهو مرجئ

 

 الدرر السنية في الأجوبة النجدية جزء 1 صفحة 346-345

 

 

 

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Quiconque contredit cette voie ou critique ses adeptes, est un déviant innovateur – Ibn Al Qayyim