Chez les Salaf, celui qui juge de l’Islam de celui qui délaisse les piliers en dehors de l’attestation, est un Mourji’ :

 

L’imam Ibn Rajab –qu’Allah lui fasse miséricorde- a dit :

        « Et énormément de savants parmi les gens du hadith voyaient la mécréance de celui qui délaisse la prière. Ainsi, Ishâq Ibn Râhawayh[1] a cité leur consensus, au point qu’il ait considéré que la parole de celui qui dit que l’on ne juge pas mécréant pour le délaissement de ces piliers (les 4 en dehors de la Chahâdah), avec la présence de leur reconnaissance[2], était celle des Mourji’ah.

        De plus, Soufiane Ibn ‘Ouyaynah a dit :

« Les Mourji’ah ont nommé le délaissement des obligations « péché », au rang de l’accomplissement des interdits, alors qu’ils ne sont pas équivalents, car l’accomplissement volontaire de l’interdit, sans le rendre licite, est une désobéissance, alors que le délaissement volontaire des obligations, sans ignorance, ni excuse, est de la mécréance ».

        En outre, cela est mis en évidence par l’histoire de Adam et Iblîs, ainsi que les savant juifs qui reconnaissent l’envoi du Prophète –salla Allah ‘alayhi wa salla-, alors qu’ils n’accomplissent pas ses rites. Et il a été rapporté de ‘Atâ et de Nâfi’ –esclave affranchi d’Ibn ‘Omar qu’Allah l’agrée-, qu’ils furent interrogés au sujet de celui qui dit que la prière est une obligation mais je ne prie pas, à quoi ils répondirent : « c’est un mécréant ». L’imam Ahmad dit de même, et Harb[3] a transmis d’Ishâq, qui a dit :

« Les Mourji’ah ont exagéré au point où ils se sont mis à dire : « certes des gens disent : celui qui délaisse les prières prescrites, le jeûne de ramadan, la zakat, le pèlerinage et l’ensemble des obligations sans les renier, nous ne le jugeons pas mécréant et nous renvoyons ensuite sont sort à Allah, dès lors où il reconnait [leur obligation] ». Ceux-là, il n’y a aucun doute à leur sujet »

–c’est-à-dire, au sujet du fait que ce sont des Mourji’ah. Et ce qui apparait de cela, est qu’il fait le takfîr pour le délaissement de ces obligations. » (Fin de citation)

(Source : Fath Al Bârî fî sharh sahîh al boukhârî, 1/23)

NDT : Ainsi, pour Ishâq Ibn Râhawayh et Soufiane Ibn ‘Ouyaynah, ce qui fait d’un individu un mourji, est le fait d’affirmer la Foi à celui qui n’accomplit pas les actes des membres.



[1] Il est Ishâq Ibn Ibrâhîm Makhlad Al Hanzhlî Al Marwazî, célèbre sous le nom d’Ibn Râhawayh. Un des Imams houffâzh sur lequel il y a unanimité concernant son rang, sa science et son mérite. L’Imam Ahmad a dit à son sujet : « Je ne connais pas d’égal à Ishaq dans ce bas-monde ». Il est mort en 238 de l’hégire –qu’Allah lui fasse miséricorde-.

[2] C’est-à-dire de la reconnaissance de leur obligation, comme le disent les Mourji’a

[3] Compagnon de l’Imam Ahmad, grand Imam de son époque.


Arabe : 

 

 وكثير من علماء أهل الحديث يرى تكفير تارك الصلاة
وحكاه إسحاق بن راهويه (2) إجماعا منهم حتى إنه جعل قول من قال: لا يكفر بترك هذه الأركان مع الإقرار بها من أقوال المرجئة. وكذلك قال سفيان بن عيينه: المرجئة سموا ترك الفرائض ذنبا بمنزلة ركوب المحارم، وليسا سواء، لأن ركوب المحارم متعمدا من غير استحلال: معصية، وترك الفرائض من غير جهل ولا عذر: هو كفر. وبيان ذلك في أمر آدم وإبليس وعلماء اليهود الذين أقروا ببعث النبي صلي الله عليه وسلم ولم يعملوا بشرائعه. وروي عن عطاء ونافع مولى ابن عمر أنهما سئلا عمن قال: الصلاة فريضة ولا أصلي، فقالا: هو كافر. وكذا قال الإمام أحمد
ونقل حرب عن إسحاق قال: غلت المرجئة حتى صار من قولهم: إن قوما يقولون: من ترك الصلوات المكتوبات وصوم رمضان والزكاة والحج وعامة الفرائض من غير جحود لها لا نكفره، يرجى أمره إلى الله بعد، إذ هو مقر، فهؤلاء الذين لا شك فيهم – يعني في أنهم مرجئة. وظاهر هذا: أنه يكفر بترك هذه الفرائض

 

فتح الباري لابن رجب جزء 1 صفحة 23

 

 

(1639)

Pour les salaf, il n’y a aucun doute : « Celui qui juge croyant celui qui délaisse les actes des membres, est un mourji’ extrême – L’Imam Ibn Rajab