« Fatâwâ liées aux sujets posant problème aux gens »

 

     III.          Réunir entre [Certes Allah ne pardonne pas…] et [Je suis certes Grand Pardonneur…]

 

Question :

 

            Comment regroupons-nous ces deux versets : [Certes Allah ne pardonne pas qu’on lui donne un associé, et en dessous de cela, Il pardonne à qui Il Veut][1], ainsi que Sa Parole au Très Haut : [Et Je suis Grand Pardonneur à celui qui se repent, croit, fait bonne œuvre, puis se met sur le bon chemin][2] ? Y-a-t-il une contradiction entre les deux ?

Réponse du Shaykh ‘Abd Al ‘Azîz Ibn ‘Abdillah Ibn Bâz –qu’Allah lui fasse miséricorde- :

           « Il n’y a aucune contradiction entre les deux [versets]. Le premier concerne celui qui meurt sur le polythéisme sans s’être repenti, il ne lui est alors pas pardonné, et son séjour sera en enfer, comme l’a Dit Allah –Glorifié Soit-Il– : [Quiconque associe à Allah (d´autres divinités) Allah lui interdit le Paradis ; et son refuge sera le Feu. Et pour les injustes, pas de secoureurs !][3], et Il Dit –Exalté Soit-Il– : [Mais s´ils avaient donné à Allah des associés, alors, tout ce qu´ils auraient fait eût certainement été vain.][4], et les versets ayant ce sens sont très nombreux.

          Quant au deuxième verset, qui est la Parole d’Allah –Glorifié Soit-Il– : [Et Je suis Grand Pardonneur à celui qui se repent, croit, fait bonne œuvre, puis se met sur le bon chemin][5], il concerne alors les repentants, et il en est de même de la Parole du Très Haut : [Dis : « ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d´Allah. Car Allah pardonne tous les péchés. Oui, c´est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux ».] Les savants sont unanimes concernant le fait que ce verset concerne ceux qui se repentent.

          Quant à Sa Parole –Glorifié Soit-Il– : [et en dessous de cela, Il pardonne à qui Il Veut][6], elle concerne celui qui est mort sur des péchés autres que le polythéisme, son sort revient à Allah qui, s’Il le Veut lui pardonne ou le châtie ; et s’Il le châtie, il ne passera pas l’éternité des mécréants en enfer[7], comme le disent les khawârij, les mou’tazilah et ceux qui empruntent leur chemin, mais il sortira forcément de l’enfer pour entrer ensuite au paradis, après purification et examen, comme le prouvent les hadiths notoires du Messager d’Allah –salla Allah ‘alayhi wa sallam-, et sur quoi sont unanimes les prédécesseurs de la communauté. Et c’est Allah Le Garant de la réussite. (Fin de citation)[8]



[1] Sourate An-Nisâ, verset 48

[2] Sourate Tâhâ, verset 82

[3] Sourate Al Mâ’idah, verset 72

[4] Sourate Al An’âm, verset 88

[5] Sourate Tâhâ, verset 82

[6] Sourate An-Nisâ, verset 48

[7] Le Shaykh –rahimahoullah– utilise cette expression car dans la langue arabe « éterniser » est également utilisé pour indiquer une très longue durée, sans pour autant qu’elle ne soit sans fin, comme cela est indiqué par le terme « éternité » dans la langue française. D’ailleurs on retrouve cette notion dans le Livre d’Allah dans ce passage traitant de ceux qui pratiquent l’usure : [Celui, donc, qui cesse dès que lui est venue une exhortation de son Seigneur, peut conserver ce qu´il a acquis auparavant ; et son affaire dépend d´Allah. Mais quiconque récidive… alors les voilà, les gens du Feu ! Ils y demeureront éternellement.] Or, l’on sait que l’usure fait partie des péchés capitaux, mais qui n’atteignent pas le degré de la mécréance ou du polythéisme majeure, et donc, qu’Allah le pardonne à qui Il le Veut. Et Allah Sait mieux.

[8] Majmou’ fatâwâ Ibn Bâz, volume 2, page 706


Paroles originales : 

 

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« Fatâwâ liées aux sujets posant problème aux gens » / III. Réunir entre [Certes Allah ne pardonne pas…] et [Je suis certes Grand Pardonneur…] – Shaykh Ibn Bâz