« Fatâwâ liées aux sujets posant problème aux gens »
IV. Réunir entre la volonté d’Allah et la volonté de l’individu
Question :
Comment réunir entre la Parole d’Allah –Le Très Haut– : [Et puis, quiconque Allah veut guider, Il lui ouvre la poitrine à l´Islam. Et quiconque Il veut égarer, Il rend sa poitrine étroite et gênée…][1], et Sa Parole : [Quiconque le veut, qu´il croit, et quiconque le veut qu´il mécroie][2] ?
Réponse de Shaykh Mouhammad Ibn Sâlih Al ‘Outheymine –qu’Allah lui fasse miséricorde– :
La réunion de ces deux versets se réalise par le fait qu’Allah –Le Très Haut– informe dans certains versets que l’affaire est entre Ses mains, et dans d’autres versets, qu’elle revient à l’individu responsable[3]. Nous réunissons entre ces textes en disant que l’individu responsable possède une volonté, un pouvoir de décision, ainsi qu’une capacité, et que Leur Créateur est Allah –Tout Puissant-. La créature ne possède donc pas de volonté, si ce n’est par la volonté d’Allah –Tout Puissant-. Allah –Le Très haut- a certes dit, éclaircissant ainsi le regroupement de ces textes : [Pour celui d´entre vous qui veut suivre le chemin droit, mais vous ne pouvez vouloir, que si Allah veut, [Lui], le Seigneur de l´Univers][4].
En outre, le moment auquel Allah veut guider ou égarer l’individu, est alors venu dans Sa Parole : [Celui qui donne et craint (Allah) et déclare véridique la plus belle récompense, Nous lui faciliterons la voie au plus grand bonheur. Et quand à celui qui est avare, se dispense (de l´adoration d´Allah), et traite de mensonge la plus belle récompense, Nous lui faciliterons la voie à la plus grande difficulté][5], confirmé par Sa Parole : [Puis quand ils dévièrent, Allah fit dévier leurs cœurs, car Allah ne guide pas les gens pervers.][6]
Tu constates donc que la cause de l’égarement de l’homme provient de lui-même, et qu’Allah –Le Très Haut- créé alors en lui une volonté au mal, car lui-même désire le mal.
Quant à celui qui désire le bien, s’y efforce et en est soucieux, alors Allah –Très Haut- lui facilite la voie au plus grand bonheur, et lorsque le Prophète –salla Allah ‘alahi wa sallam- s’est adressé à ses compagnons : « Il n’y en a aucun parmi vous sans que ne lui soit écrite sa place au paradis ou en enfer. » Ils dirent : « Ô Messager d’Allah ne devons-nous pas [nous en remettre au destin et délaisser d’œuvrer] ?[7] » Il dit : « Non. Œuvrez plutôt car il a été facilité à chacun ce pourquoi il a été créé », et il lut –salla Allah ‘alayhi wa sallam- ce verset : [Celui qui donne et craint (Allah)], jusqu’à la fin du verset.[8]
Et sache ô mon frère, qu’il n’est pas possible de trouver dans la Parole d’Allah ou dans ce qu’il a été rapporté de manière authentique du Messager d’Allah –salla Allah ‘alayhi wa sallam-, une quelconque contradiction, jamais ! Ainsi, si tu as lu deux textes dont l’apparence est la contradiction, alors analyse-les une nouvelle fois, et l’affaire te paraîtra plus claire ; et si tu ne sais pas, il t’est alors obligatoire de t’abstenir et de céder l’affaire à celui qui la connait. Et Allah Est Connaisseur de toute chose.[9]
[1] Sourate Al An’am, verset 125
[2] Sourate Al Kahf, verset 29
[3] Ici le terme « Moukallaf » qui n’est pas évident à traduire littéralement renvoie à la personne responsable devant les jugements d’Allah qui lui sont imposés. Il s’agit du l’individu pubère, sain d’esprit à qui sont parvenus les ordres d’Allah.
[4] Sourate At-Takwîr, versets 28 et 29
[5] Sourate Al-Lail, versets de 5 à 10
[6] Sourate As-Saff, verset 5
[7] Ceci est le sens des propos de compagnons et la traduction approximative du sens du terme « nattakil » qui prend racine du fait de placer sa confiance, et dans ce contexte de s’en remettre totalement au destin d’Allah sans œuvrer.
[8] Rapporté par Al Boukhârî
[9] Fatâwâ Ibn Al ‘Outheymine I’dâd : Achraf volume 1, page 71
Paroles originales :
(833)