Ibn Al-Qayyim, a dit concernant ceux qui sont morts sur une autre religion que l’Islam sans qu’aucun Messager ne leur soit venu :

« Le 18ème point : Sa parole « et il est inévitable que celui qui est mort pendant une période [de rupture] soit mécréant ou non mécréant. S’il était mécréant, alors Allah a interdit le paradis aux mécréants, et s’il était excusés par le fait qu’aucun Messager ne lui soit parvenu, comment pourrait-il alors lui être demandé de sauter dans le feu[1] ? » La réponse sous plusieurs aspects :

Le premier aspect: Que l’on dise : « ceux-là, on ne juge ni de leur mécréance ni de leur Foi. » En effet, la mécréance consiste à rejeter ce avec quoi est venu le Messager, et ceci est conditionné par la transmission du message ; de même que la Foi consiste à croire en la véracité de ce dont a informé le Messager, ainsi que son obéissance dans ce qu’il a ordonné, et ceci est également conditionné par la transmission du message, et l’absence de l’un n’implique pas forcément la présence de l’autre, si ce n’est après l’établissement de leur cause (ndt : qui est la transmission de la preuve). Dès lors où ceux-là n’étaient dans ce bas-monde ni mécréants, ni croyants, ils auront alors un autre jugement, différent de celui des deux autres (croyant et mécréant). Et s’il quelqu’un dit : « Vous les jugez pourtant avec les jugements des mécréants dans ce bas-monde concernant l’héritage, l’alliance et le mariage », on lui dit : nous les jugeons ainsi concernant les jugements de ce bas-monde, et non concernant la récompense et le châtiment, comme cela a été expliqué précédemment.

Le deuxième aspect : Nous acceptons le fait qu’ils soient mécréants, cependant [nous voyons] l’absence du châtiment dû à l’absence de sa condition, qui est l’établissement de la preuve sur eux. Allah ne châtie que celui sur qui la preuve a été établie.

(Source : Ahkam Ahl Al-Dhimma, 2/1156-1157)

 


[1] L’interlocuteur dIbn Al Qayyim fait ici référence au hadith qui nous informe de l’épreuve des gens qui n’ont pas reçu le message, à qui il sera demandé le jour dernier de se jeter dans le feu, s’ils obéissent ils entreront alors au paradis

 


Arabe :

 

الْوَجْهُ الثَّامِنَ عَشَرَ: قَوْلُهُ:  » وَلَا يَخْلُو مَنْ مَاتَ فِي الْفَتْرَةِ مِنْ أَنْ يَكُونَ كَافِرًا، أَوْ غَيْرَ كَافِرٍ، فَإِنْ كَانَ كَافِرًا فَإِنَّ اللَّهَ حَرَّمَ الْجَنَّةَ عَلَى الْكَافِرِينَ، وَإِنْ كَانَ مَعْذُورًا بِأَنَّهُ لَمْ يَأْتِهِ رَسُولٌ فَكَيْفَ يُؤْمَرُ بِاقْتِحَامِ النَّارِ؟  » جَوَابُهُ مِنْ وُجُوهٍ :
أَحَدُهَا: أَنْ يُقَالَ هَؤُلَاءِ لَا يُحْكَمُ لَهُمْ بِكُفْرٍ وَلَا إِيمَانٍ، فَإِنَّ الْكُفْرَ هُوَ جُحُودُ مَا جَاءَ بِهِ الرَّسُولُ، فَشَرْطُ تَحَقُّقِهِ بُلُوغُ الرِّسَالَةِ، وَالْإِيمَانُ هُوَ تَصْدِيقُ الرَّسُولِ فِيمَا أَخْبَرَ، وَطَاعَتُهُ فِيمَا أَمَرَ، وَهَذَا أَيْضًا مَشْرُوطٌ بِبُلُوغِ الرِّسَالَةِ، وَلَا يَلْزَمُ مِنِ انْتِفَاءِ أَحَدِهِمَا وُجُودُ الْآخَرِ إِلَّا بَعْدَ قِيَامِ سَبَبِهِ، فَلَمَّا لَمْ يَكُنْ هَؤُلَاءِ فِي الدُّنْيَا كُفَّارًا، وَلَا مُؤْمِنِينَ كَانَ لَهُمْ فِي الْآخِرَةِ حُكْمٌ آخَرُ غَيْرُ حُكْمِ الْفَرِيقَيْنِ.
فَإِنْ قِيلَ: فَأَنْتُمْ تَحْكُمُونَ لَهُمْ بِأَحْكَامِ الْكُفَّارِ فِي الدُّنْيَا مِنَ التَّوَارُثِ، وَالْوِلَايَةِ، وَالْمُنَاكَحَةِ، قِيلَ: إِنَّمَا نَحْكُمُ لَهُمْ بِذَلِكَ فِي أَحْكَامِ الدُّنْيَا لَا فِي الثَّوَابِ، وَالْعِقَابِ، كَمَا تَقَدَّمَ بَيَانُهُ.
الْوَجْهُ الثَّانِي: سَلَّمْنَا أَنَّهُمْ كُفَّارٌ، لَكِنِ انْتِفَاءُ الْعَذَابِ عَنْهُمْ لِانْتِفَاءِ شَرْطِهِ وَهُوَ قِيَامُ الْحُجَّةِ عَلَيْهِمْ، فَإِنَّ اللَّهَ تَعَالَى لَا يُعَذِّبُ إِلَّا مَنْ قَامَتْ عَلَيْهِ حُجَّتُهُ

 

أحكام أهل الذمة جزء 2 صفحة 1156 

 

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Ne pas être mécréant ne signifie pas être musulman – Ibn Al Qayyim Al Jawziyah