Quel doit être notre jugement envers celui qui voue l’adoration à autre qu’Allah, sachant qu’il est ignorant et qu’il aime Allah et Son Messager ?

La position explicite du Mouftî

 

Après avoir posté de nombreuses vidéos à ce sujet, je pensais que cela suffirait à ce que les défenseurs des moushrikine cessent leurs mensonges sur les savants, et bien non ! Cela ne s’arrête pas !

Récemment les Jahmiyah contemporains, qu’ils soient prêcheurs ou défenseurs de cette voie, ont propagé une parole ambigüe du Shaykh ‘Abd Al ‘Azîz Âl Shaykh, dans laquelle il répond de manière vague à la question de savoir si les adorateurs des tombes pouvaient être excusés pour leur ignorance, et qui, pour celui qui a un cœur malade, pourrait laisser supposer que l’ignorance ferait d’un associateur un musulman après l’éclaircissement.

J’ai donc écrit un article en réfutation à cette prétention, le 15 juillet 2014 (ici), pour prouver, à l’ombre des paroles claires du Shaykh, que ceci est du mensonge, et qu’il ne dit absolument pas ce que prétendent les Jahmiyah du site Sahab ainsi que leurs homologues francophones, qui ont pour combat quotidiens d’imposer aux monothéistes une fraternité avec ces impuretés de polythéistes, adorateurs du taghout. Dans les propos présents dans cet article de réfutation, il répond d’ailleurs que l’on juge l’individu précis accomplissant du polythéiste comme étant associateur.

Malheureusement, un des représentants francophones de la voie de Jahm Ibn Safwan dans la question du takfîr, a appelé le Shaykh durant une émission il y a 3 jours, lui posant une question trompeuse, imprécise, vague, en y ajoutant du mensonge, afin de recevoir la réponse qui correspond à ses passions.

Voici donc une parole de plus de 5 minutes, dans laquelle le Mouftî nous détaille le cas de l’ignorant qui associe à Allah, ainsi que l’attitude que nous devons adopter à son encontre. Ceci afin que les Jahmiyah ne disent pas : « Nous ne savions pas » – Car maintenant il savent !


Audio ici :

Retranscription : 

Question :

Mangeons-nous le sacrifice de celui qui sollicite (tawassoul) autre qu’Allah, comme celui qui dit : « ô mon maître untel secours-moi », sachant qu’il aime Allah et Son Messager, et accomplit beaucoup d’adorations et d’aumônes. Est-il donc permis de prier derrière lui ? Est-il permis de d’invoquer le pardon en leur faveur, alors qu’ils sollicitent autre qu’Allah par ignorance de leur part, ou pensant que ce qu’ils font est un rapprochement d’Allah, [sachant] particulièrement que la plupart sont ignorants et ne savent rien de l’Islam ? Nous espérons que vous nous expliquiez, qu’Allah vous récompense en bien.

Réponse :

Au nom d’Allah, et la louange est à Allah. Ô Allah prie, salue et béni Ton serviteur et Messager Mouhammad, ainsi que sur sa famille et tous ses compagnons.

Le frère qui est installé à Tâ’if dit dans sa question : Mangeons-nous le sacrifice de celui qui dit : « Ô mon maître secours moi et soulage ma détresse » ou « purge ma dette » ; il a sacrifié une offrande, la mangeons-nous ? : Ô mon frère ! Il ne nous est pas permis de la manger, car Allah –jalla wa ‘alâ- dit : « mangez donc de ce sur quoi on a prononcé le nom d´Allah si vous êtes croyants en Ses versets (le Coran) »[1], et Il a dit : « Et ne mangez pas de ce sur quoi le nom d´Allah n´a pas été prononcé, car ce serait (assurément) une perversité. »[2]. Et lorsque que le nom d’Allah est cité par un associateur (moushrik), cela n’a alors aucun effet, du fait que ce polythéiste (moushrik),qui prend pour intermédiaire [entre lui et Allah] l’invocation des Prophètes et des vertueux, et dit : « je te demande de me secourir ô mon maître, et de soulager mon chagrin », nous disons : celui-ci a associé à Allah un autre que Lui, dès lors où il a invoqué un autre qu’Allah et s’est réfugié auprès d’autre que Lui. Et ceci n’est pas un tawassoul[3], mais c’est de la pure invocation, un tawassoul polythéiste qui fait sortir de l’Islam. Ainsi, il ne nous est pas permis de manger du sacrifice de l’idolâtre, et ce, même s’il cite le nom d’Allah dessus, car c’est un associateur (moushrik), et toutes ses œuvres sont vaines. Donc lorsque l’idolâtre qui adore les idoles et vénère les habitants des tombes, leur demande le secours, circumambule (tawaf) autour d’eux et leur fait des offrandes, celui-ci est alors un associateur (moushrik), et son sacrifice fait partie de ce sur quoi on a cité un autre nom que celui d’Allah. Allah –jalla wa ‘alâ- a dit : « Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celui d´Allah… »[4]. Et celui-ci, qui a immolé pour les tombes, a voué son sacrifice à autre qu’Allah, et ce, même s’il cite le nom d’Allah dessus, il est donc interdit. Ceci, s’il associe à Allah, il n’est pas permis de prier derrière lui, nous ne prions pas derrière un adorateur d’idole, nous ne prions pas derrière celui qui invoque les Prophètes, les saints et les véridiques ; nous ne prions pas derrière eux car leurs adorations sont nulles, Allah dit : « En effet, nous t’avons révélé, ainsi qu´à ceux qui t´ont précédé : Si tu donnes des associés à Allah, ton œuvre sera certes vaine; et tu seras très certainement du nombre des perdants. Tout au contraire, adore Allah seul et sois du nombre des reconnaissants. »[5]. Ainsi, l’adorateur d’autre qu’Allah, qui vénère et invoque autre que Lui, alors toutes ses œuvres sont annulées, sa prière est donc caduque et n’est pas acceptée. Cependant, tu dis qu’il y a parmi eux des ignorants, nous disons : oui, il y a parmi eux des ignorants, et qui font apparaître l’amour d’Allah et de Son Messager, mais cet amour d’Allah et de Son Messager n’est pas véridique, car si elle l’était, ils auraient adoré Allah Seul, et ceci ne leur est d’aucune utilité, la prétention de l’amour d’Allah et de Son Messager ne leur est pas profitable s’il n’adore pas Allah et ne l’unifie pas par l’adoration, car Allah dit : « Mais s´ils avaient donné à Allah des associés, alors, tout ce qu´ils auraient fait eût certainement été vain. »[6]. Ainsi le shirk annule toutes les œuvres, Allah n’accepte aucun acte d’un associateur : « Quiconque associe à Allah (d´autres divinités) Allah lui interdit le paradis ; et son refuge sera le Feu. Et pour les injustes, pas de secoureurs ! »[7]. Nous ne demandons pas pardon en sa faveur après sa mort et ne prions pas sur lui, car Allah dit : « Et ne fais jamais la Salat sur l´un d´entre eux qui meurt, et ne te tiens pas debout auprès de sa tombe »[8], et Il dit : « Il n´appartient pas au prophète et aux croyants d´implorer le pardon en faveur des associateurs, fussent-ils des parents alors qu´il leur est apparu clairement que ce sont les gens de l´Enfer. Ibrahim ne demanda pardon en faveur de son père qu´à cause d´une promesse qu´il lui avait faite. Mais, dès qu´il lui apparut clairement qu´il était un ennemi d´Allah, il le désavoua. Ibrahim était certes plein de sollicitude et indulgent.»[9]

Quant à ceux-là nous appliquons dans ce bas-monde les jugements des mécréants, concernant le fait de ne pas prier derrière eux, de ne pas manger de leurs sacrifices, nous leur appliquons donc les jugements apparents. Cependant, celui qui meurt parmi eux, et rencontre Allah… nous appliquons sur eux les jugements apparents des mécréants, quant à l’au-delà, cela revient à Allah. Il se peut qu’il finisse bien, et que lui soit accordée une fin louable, Allah Est plus Savant de cela. Cependant, nous, dans ce bas-monde, quiconque accomplit les œuvres des associateurs (moushrikine), qu’il invoque les saints, leur demander le secours et l’aide, leur voue des sacrifices, des vœux, et les invoque, alors nous le jugeons mécréant en apparence, et son sort revient à Allah après la mort, il se peut qu’il finisse bien et son sort revient à Allah.

 


[1] Sourate 6, verset 118

[2] Sourate 6, verset 121

[3] Le tawassoul consiste à prendre quelque chose pour intermédiaire entre soi et Allah, il existe le tawassoul légiféré, comme le fait de prendre pour intermédiaire ses bonnes actions ainsi que les noms et attributs d’Allah, dans l’invocation. Quant au fait de prendre pour intermédiaire une personne, en l’invoquant directement, ceci est du polythéisme majeur qui annule l’Islam. Par contre celui qui prendre pour intermédiaire une personne, que ce soit le Prophète ou tout autre chose sur laquelle aucune preuve n’a été révélé, ceci est alors un tawassoul innové et interdit, mais n’atteint pas le degré du polythéisme majeur.

[4] Sourate 5, verset 3

[5] Sourate 39, verset 65-66

[6] Sourate 6, verset 88

[7] Sourate 5, verset 72

[8] Sourate 9, verset 84

[9] Sourate 9, verset 113-114

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Réfutation aux Jahmiyah trompeurs et ruseurs / Quel doit être notre jugement envers l’associateur ignorant – Shaykh ‘Abd Al ‘Azîz Al Shaykh